Le Citron de Menton IGP
Le Citron de Menton a un goût doux, des arômes intenses et une acidité modérée qui ne pourraient s'imiter ailleurs ; en témoigne le label européen IGP, Indication géographique protégée, dont il bénéficie depuis octobre 2015.
L’histoire du Citron de Menton
On cultive le Citron de Menton depuis le 15e siècle. L'apogée de sa culture arrive au 18e siècle. À une époque où chaque région est reconnue pour sa spécialité, le Citron de Menton est en plein essor. Bientôt des millions de citrons quitteront la ville pour voyager jusqu’en Russie ou aux Etats-Unis. Ces citrons sauveront de nombreux marins du scorbut, qui sévit alors sur les navires. Dans les années 1800, on compte 80.000 citronniers sur les flancs de la cité. Le déclin s'amorce dès la fin du 19e siècle avec l'absence de port. Le gel de 1956 et l'activité touristique croissante sonneront le glas de cette activité agricole.
Le Citron de Menton de nos jours
Aujourd’hui, le Citron de Menton est d’autant plus noble qu’il est rare. Dans la ville des jardins, on compte le nombre d’agrumiculteurs sur les doigts d’une main. Toutefois des opérations de promotion de replantation, pour les particuliers et les professionnels, sont régulièrement menées depuis les années 80, par les pouvoirs locaux, pour relancer cette culture identitaire. Laurent et Adrien Gannac souhaitent redynamiser le territoire mentonnais et redonner au fruit la notoriété qu’il mérite.
Avec un milieu naturel montagneux, Menton ne permet pas d’industrialiser la culture sur un mode intensif. La taille des parcelles et leur accès particulièrement difficile empêchent toute mécanisation. L'homme y perpétue encore la tradition à la force de ses bras, sur des restanques, avec de faibles quantités produites. Le Citron de Menton n’a d’autre choix que d’être authentique. La qualité n’en est que meilleure...
Qu’a-t-il de différent
Afin de résister au froid, le citron se charge plus qu'ailleurs en sucre et en huile essentielle. Il acquiert ainsi un goût plus sucré, des arômes plus intenses, une acidité modérée et une excellente conservation.
Le Citron de Menton est le fruit d’un mariage réussi entre une latitude déjà très Nord pour cette production (Menton est la zone la plus septentrionale qui soit pour cet agrume) et un micro climat local qui le protège du gel. Le Citron de Menton est aussi qualifié de « quatre saisons ». Ce terme est justifié par sa floraison très importante au printemps, remontante en période estivale et à nouveau soutenue sur la fin de l'automne.
Sur un même arbre, peuvent se côtoyer les fleurs, les fruits verts et les fruits mûrs. Contrairement aux autres arbres fruitiers, pour lesquels les agrumes vont chuter dès le printemps avec la reprise de la végétation, le citronnier de Menton 4 saisons peut, lui, conserver sur l'arbre un fruit à maturité pendant encore plus de huit mois. Véritable référence gastronomique, il mérite d’être défendu.
Membre de l’APCM, Association pour la promotion du Citron de Menton IGP
Afin de redynamiser la production, une poignée d’agrumiculteurs mentonnais, soutenue par les élus locaux, crée l’Association pour la promotion du Citron de Menton (APCM). Maison Gannac (ex-Maison du Citron) est l’un des membres fondateurs. En 2015, le Citron de Menton bénéficie d’une IGP (Indication Géographique Protégée) qui reconnait alors officiellement, au niveau européen, ses propriétés et sa qualité ! En 2016, Laurent Gannac devient président de l’APCM, dans la continuité de sa démarche. Aujourd’hui, Maison Gannac est le fer de lance de l’agrumiculture mentonnaise.
L'IGP, obtenue en octobre 2015
Le cahier des charges de l’IGP, élaboré par l’APCM et l’INAO, est drastique, il impose des méthodes de culture traditionnelles (taille des arbres, fertilisation, traitement, récolte à la main). L’aire géographique de l’IGP « Citron de Menton » s’étend cinq communes des Alpes-Maritimes : Menton bien sûr, Castellar, Gorbio, Roquebrune-Cap-Martin, Sainte-Agnès. Et les citronniers doivent être situés à une distance maximale de 7 km de la mer et à moins de 390 m d’altitude.